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Photo du rédacteurDr Nicolas Dedieu

Normes de laboratoire vs. normes de santé : comprendre la différence pour mieux prévenir

Dernière mise à jour : 16 sept.


Dans notre quête d’une meilleure santé, les bilans médicaux jouent un rôle essentiel. Ils nous fournissent des données précieuses sur notre état de santé, mais encore faut-il savoir les interpréter correctement. Quand vous recevez vos résultats d’analyses médicales, il est naturel de vous référer aux normes de laboratoire indiquées. Cependant, ces valeurs ne reflètent pas toujours ce qui est optimal pour votre santé globale. En tant que praticien en santé fonctionnelle, je souhaite aujourd’hui vous aider à comprendre les nuances entre les normes de laboratoire et les normes de santé.


Comment sont établies les normes de laboratoire ?


Les normes de laboratoire sont définies à partir de plusieurs sources :


1. Les laboratoires d’analyse : Les résultats des analyses sont interprétés en fonction de fourchettes de référence. Ces fourchettes sont établies sur la base de données statistiques obtenues à partir d’un échantillon de population. Souvent, les valeurs extrêmes (2,5 % des plus hauts et 2,5 % des plus bas) sont exclues pour définir les “normes”.

2. Les fabricants de kits d’analyse : Les entreprises qui fabriquent les tests de laboratoire définissent également leurs propres fourchettes en fonction de leur échantillonnage. Les variations peuvent être notables d’un laboratoire à l’autre, en fonction du matériel utilisé.

3. Les associations d’experts : Certaines valeurs de référence sont établies par des groupes d’experts qui se basent sur des études cliniques. Prenons l’exemple de la vitamine D : le Groupe de Recherche et d’Information sur l’Ostéoporose (GRIO) a proposé des valeurs spécifiques pour prévenir l’ostéoporose.




Pourquoi ces normes ne sont-elles pas toujours suffisantes ?


Les normes de laboratoire sont pratiques pour dépister certaines conditions, mais elles ont des limites. Elles se basent souvent sur des populations considérées en bonne santé, mais ce concept de “bonne santé” est souvent flou. En effet, la plupart des patients passent des analyses parce qu’ils souffrent déjà de troubles de santé. De plus, ces fourchettes de référence peuvent varier d’un laboratoire à un autre, voire d’un pays à un autre, ce qui ajoute à la confusion.


Prenons à nouveau l’exemple de la vitamine D. Les recommandations pour prévenir l’ostéoporose placent le taux souhaité au-dessus de 30 ng/ml. Cependant, des études montrent que pour prévenir d’autres pathologies telles que les maladies auto-immunes ou certains cancers (comme le cancer du sein ou de la prostate), des taux plus élevés sont nécessaires, allant au-delà de 50 ng/ml. Ainsi, vous pourriez être dans la norme pour un problème spécifique, mais insuffisant pour d’autres besoins de votre corps.



On ne soigne pas une analyse, on soigne une personne.


Les normes de santé : une approche plus personnalisée


Les normes de santé diffèrent des simples résultats de laboratoire. Elles prennent en compte non seulement les résultats chiffrés, mais aussi l’ensemble du contexte du patient. Cette approche plus holistique se base sur plusieurs piliers :


• Les symptômes du patient : Un résultat dans les fourchettes dites “normales” peut être insuffisant pour un patient présentant des symptômes de fatigue, de douleurs ou d’autres troubles.

• Le mode de vie et les antécédents médicaux : L’interprétation des résultats doit être adaptée à votre quotidien, vos habitudes alimentaires, votre niveau d’activité physique et même votre niveau de stress.

• Les retours d’expérience des patients : En tant que praticien en santé fonctionnelle, j’intègre également les retours d’expérience de mes patients pour ajuster les recommandations. Chaque corps est unique, et ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas convenir à un autre.


Ainsi, une approche basée uniquement sur les chiffres des laboratoires risque de manquer l’essentiel. Il ne suffit pas d’avoir un taux de vitamine D “acceptable” si, par ailleurs, vous souffrez de fatigue chronique ou d’un système immunitaire affaibli.



L’importance de la vitamine D : un exemple concret


La vitamine D est un excellent exemple pour illustrer ces différences entre normes de laboratoire et normes de santé. Bien souvent, les patients se contentent d’un taux supérieur à 30 ng/ml, car c’est ce que les laboratoires indiquent comme suffisant pour prévenir l’ostéoporose. Cependant, si vous souhaitez maximiser l’effet protecteur de cette vitamine sur le système immunitaire, prévenir certaines maladies inflammatoires ou même améliorer votre bien-être général, il est recommandé d’avoir des taux supérieurs, situés entre 60 et 80 ng/ml.


Dans les pays peu ensoleillés, il est difficile d’atteindre ces taux uniquement via l’exposition au soleil et l’alimentation. C’est pourquoi une supplémentation adaptée en vitamine D, associée à une approche holistique, est souvent nécessaire. Cela permet de couvrir les besoins de votre corps au-delà des simples paramètres fixés par les laboratoires.



L’importance de l’accompagnement personnalisé


Un suivi personnalisé est essentiel pour interpréter correctement vos analyses et ajuster les stratégies de santé à vos besoins spécifiques. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de soigner des chiffres, mais bien de prendre en charge une personne dans sa globalité. Ce principe est au cœur de la médecine fonctionnelle et intégrative.


Chaque résultat de laboratoire doit donc être replacé dans le contexte de votre santé globale. Par exemple, des symptômes comme la fatigue, les troubles hormonaux, ou les infections récurrentes peuvent être des signes qu’il faut ajuster votre apport en certains nutriments, même si vos résultats se situent dans les normes de laboratoire.



Comment optimiser votre santé au quotidien ?


Si vous souhaitez optimiser votre santé, il est important de prendre en compte plusieurs facteurs : une alimentation équilibrée, une supplémentation adaptée, mais aussi une gestion du stress, une activité physique régulière et un sommeil de qualité. Je vous encourage à travailler avec un professionnel de santé spécialisé en micronutrition pour adapter ces éléments à votre profil unique. Il s’agit d’un travail d’équipe pour atteindre un équilibre durable.



Conclusion : ne vous fiez pas uniquement aux normes de laboratoire


Les normes de laboratoire peuvent fournir une première indication, mais elles ne suffisent pas pour garantir une santé optimale. Une approche plus complète et personnalisée, basée sur vos symptômes, votre mode de vie et votre état général, est essentielle pour interpréter correctement vos analyses et prendre des décisions éclairées sur votre santé.

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