Le lien entre le microbiote intestinal et la santé générale est de plus en plus reconnu. Cet écosystème complexe, composé de milliards de bactéries, influence directement plusieurs fonctions vitales : digestion, immunité, métabolisme, et même santé mentale. Mais un aspect souvent négligé est la fréquence des selles (Bowel Movement Frequency ou BMF), qui peut nous en apprendre long sur l’état de notre santé intestinale et sur notre prédisposition à diverses maladies chroniques.
En tant que praticien en santé fonctionnelle, il est essentiel de vous guider dans la compréhension des signaux envoyés par votre corps. Une fréquence des selles anormale, que ce soit sous forme de diarrhée ou de constipation, peut être un signe avant-coureur de déséquilibres internes pouvant mener à des maladies plus graves.
L’importance d’une fréquence des selles équilibrée
Une fréquence normale des selles, qui se situe généralement entre une à trois fois par jour, reflète un équilibre intestinal et un microbiote diversifié. Cependant, lorsque cette fréquence est perturbée, le microbiote peut en souffrir, et cela peut avoir des répercussions à long terme sur la santé globale.
Les troubles de la fréquence des selles sont souvent accompagnés d’autres symptômes : ballonnements, douleurs abdominales, fatigue chronique, etc. Ces signes ne doivent pas être pris à la légère, car ils peuvent être indicateurs de dérèglements systémiques plus profonds. En effet, l’intestin joue un rôle clé dans la régulation du système immunitaire, du métabolisme et des interactions neurologiques via l’axe intestin-cerveau.
Fréquence élevée des selles et risques d’inflammation chronique
Les selles fréquentes, souvent associées à des épisodes de diarrhée, peuvent être le signe d’un déséquilibre microbien. Le microbiote intestinal perd de sa diversité, ce qui affaiblit la barrière intestinale et rend l’organisme plus vulnérable aux inflammations chroniques. Une inflammation persistante dans l’intestin, appelée parfois “syndrome de l’intestin perméable”, permet le passage de molécules indésirables dans le sang, ce qui peut déclencher une réponse inflammatoire systémique.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), telles que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, sont directement liées à une perturbation du microbiote et à une inflammation intestinale mal régulée. Mais les effets ne s’arrêtent pas là. Une inflammation chronique de l’intestin peut également contribuer au développement de maladies au-delà de la sphère digestive, comme :
• Maladies cardiovasculaires : L’inflammation intestinale chronique a été liée à une augmentation du risque d’athérosclérose, une maladie caractérisée par l’accumulation de plaques dans les artères, augmentant ainsi les risques de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
• Syndrome métabolique et diabète de type 2 : Des études ont montré que les personnes souffrant d’une inflammation intestinale chronique sont plus susceptibles de développer un syndrome métabolique, une condition qui regroupe plusieurs facteurs de risque, dont l’hypertension, le surpoids et l’élévation du taux de sucre dans le sang. Cette situation peut dégénérer en diabète de type 2.
• Obésité : La diarrhée chronique peut également entraîner une mauvaise absorption des nutriments essentiels, ce qui peut paradoxalement conduire à une prise de poids, en raison d’une compensation alimentaire ou de dérèglements hormonaux liés à la leptine et à l’insuline.
Constipation : un risque sous-estimé pour la santé globale
D’un autre côté, la constipation chronique est souvent perçue comme un simple inconfort digestif, mais elle peut avoir des conséquences bien plus graves sur la santé à long terme. La constipation est caractérisée par un ralentissement du transit intestinal, ce qui peut entraîner l’accumulation de métabolites toxiques dans l’organisme.
Lorsque les selles stagnent dans l’intestin, cela favorise la fermentation des résidus alimentaires et la prolifération de certaines bactéries pathogènes, ce qui peut entraîner une dysbiose (déséquilibre du microbiote). Ce processus peut avoir des répercussions sérieuses sur plusieurs organes :
• Maladies rénales : Les toxines accumulées dans l’intestin peuvent être réabsorbées par le corps et solliciter les reins, augmentant ainsi le risque de développer des maladies rénales chroniques. Des études ont montré que les personnes souffrant de constipation sévère ont un risque accru de développer une insuffisance rénale.
• Troubles neurodégénératifs : Un microbiote altéré et une constipation chronique ont également été associés à un risque accru de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. En effet, l’intestin et le cerveau sont intimement liés via l’axe intestin-cerveau. Une inflammation persistante dans l’intestin peut favoriser une neuro-inflammation, qui joue un rôle clé dans la progression de ces maladies.
• Cancer colorectal : La constipation chronique peut aussi entraîner une irritation prolongée de la muqueuse intestinale, augmentant ainsi le risque de lésions précancéreuses. Les déchets stagnants dans l’intestin peuvent produire des composés cancérigènes qui, à long terme, peuvent contribuer au développement de cancers colorectaux.
Restaurer l’équilibre intestinal pour prévenir les maladies
Heureusement, il est possible de prévenir ces dérèglements en adoptant des stratégies de santé intestinale adaptées à chaque individu. Voici quelques pistes pour améliorer votre santé intestinale et maintenir une fréquence des selles optimale :
• Adoptez une alimentation riche en fibres : Les fibres, notamment les fibres solubles, favorisent une bonne digestion en absorbant l’eau dans l’intestin et en facilitant le transit des selles. Les fruits, les légumes, les graines de chia, et les légumineuses sont d’excellentes sources.
• Hydratez-vous suffisamment : L’eau est indispensable pour maintenir une consistance normale des selles. Une déshydratation peut ralentir le transit et rendre les selles dures, aggravant ainsi la constipation.
• Pratiquez une activité physique régulière : L’exercice stimule la motilité intestinale. Des activités comme la marche, le yoga ou la natation peuvent être particulièrement bénéfiques pour relancer un transit paresseux.
• Intégrez des probiotiques et des prébiotiques : Les probiotiques apportent des bactéries bénéfiques à l’intestin, tandis que les prébiotiques (contenus dans certains aliments comme les asperges, les bananes et les oignons) servent de nourriture pour ces bactéries. Cela permet de restaurer un équilibre microbien et d’améliorer la santé intestinale.
• Gérez votre stress : Le stress chronique peut entraîner des troubles digestifs. Des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou la respiration profonde, peuvent aider à rééquilibrer votre système digestif et améliorer la régularité de vos selles.
Quand consulter un praticien en santé fonctionnelle ?
Si vous souffrez de diarrhée chronique, de constipation persistante, ou de tout autre symptôme digestif, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. En tant que praticien en médecine fonctionnelle, mon approche se concentre sur l’identification des causes sous-jacentes de ces troubles afin de vous proposer des solutions personnalisées et durables.
L’objectif de la médecine fonctionnelle est de traiter les causes profondes des déséquilibres intestinaux et de prévenir les maladies chroniques en optimisant la santé globale. Je propose des consultations en visio pour vous accompagner dans cette démarche, en tenant compte de votre mode de vie, de vos habitudes alimentaires et de votre santé générale.
Si vous avez des questions ou que vous souhaitez en savoir plus sur la manière d’optimiser votre santé intestinale, n’hésitez pas à prendre rendez-vous. Ensemble, nous établirons un plan personnalisé pour prévenir les maladies chroniques et améliorer votre bien-être.
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Disclaimer : Pour tout problème de santé, il est essentiel de consulter votre médecin.
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